Figure de singe Baule Aboya / Mbotumbo
Ex-collection art tribal africain belge.
Un pagne de toile et une ceinture de fibres végétales ceignent les reins de ce singe cynocéphale. Les yeux levés vers le ciel, il présente une coupe à offrandes. Il existe plusieurs représentations du même type, dotées de noms différents selon l'usage qui en est fait. Ils ont été erronément nommés Gbékré (souris) à cause "de la mauvaise compréhension de Delafosse de deux cultes" (Boyer, "Baulé" 5Continents). Souvent liés aux culte Mbra de divination et de possession, ils appartiennent au groupe des "êtres-force" ou amwin , intermédiaires entre Dieu et les hommes et donnés aux Baoulé par leur Créateur, tout comme les masques sacrés dont ils partagent la large mâchoire béante. Il s'agirait également d'une divinité mineure du nom d' aboya .
A visée propitiatoire, ces sculptures devaient constituer l'habitacle des esprits auxquels des offrandes étaient présentées et sur lesquelles des libations étaient pratiquées.
De véritables crânes de singes formaient fréquemment la tête du personnage.
Les sculptures étaient conservées dans les villages, mais les pratiques rituelles se déroulaient en brousse, et parfois au centre du cercle de danse. Certaines ne devaient cependant ne jamais être vue des femmes, au même titre que certains masques.
Patine sacrificielle croûteuse, fragments de duvets, coulures.
Acquise par Guy Mercier,consultant pour le groupe Solvay, qui entreprit au début du XX° siècle de rassembler une vaste collection. Tout en rayonnant en Afrique de l’ouest et centrale dans le cadre de son travail, et récoltant des œuvres in-situ, la majorité de sa collection est cependant issue de « cabinets de curiosité » qui ont foisonné dans les capitales européennes pendant les années 20. Elle provient en outre de galeries prestigieuses (Paris, Bruxelles, Londres, New-York). Au décès de son grand-père au début des années 80, Jean-Charles Mercier a hérité de la collection dans son intégralité